Après l’opération Sentinelle anti-« terroriste » qui est toujours en place dans les grandes villes (7000 soldats), une nouvelle opération militaire nommée Résilience avec des soldats supplémentaires est en train de se déployer depuis lundi. Annoncée le 25 mars dernier par le Président Macron depuis l’hôpital de Mulhouse, Résilience est placée sous le commandement direct du Chef d’État-Major des Armées, le général François Lecointre, un spécialiste musclé des populations civiles puisqu’il a déjà œuvré « en République centrafricaine en 1989, lors de la guerre du Golfe en 1991, en Somalie en 1993, au Gabon puis au Rwanda en 1994, à Sarajevo en 1995. » L’opération de guerre intérieure Résilience sera pilotée sept jours sur sept par le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) situé dans les locaux du ministère des Armées à Balard, dans le 15e arrondissement de Paris, dans le même centre où sont actuellement pilotées les opérations de guerre extérieure en cours Barkhane (au Sahel) ou Chammal (au Levant).
Vendue comme une quasi mission humanitaire avec ses hôpitaux de campagne et ses dispositifs d’évacuation médicale aéroportée, les assassins en uniforme ont d’autres missions bien plus essentielles pour l’État : assister les forces de l’ordre pour faire respecter le confinement, surveiller les « sites d’intérêts stratégiques », mais aussi les supermarchés et zones commerciales pour éviter les pillages, ainsi que le transport de fret. Petit tour d’horizon régional.
- Opération Résilience dans les Pyrénées-Atlantiques : 54 soldats en renfort dès ce mardi
La République des Pyrénées, 31 mars 2020
Dans un point presse en audioconférence ce mardi matin, le préfet des Pyrénées-Atlantiques Eric Spitz a confirmé l’entrée en action dès ce mardi 31 mars de 54 soldats de l’armée de terre, venus en renfort pour le bon respect du confinement. Ils seront notamment chargés de surveiller les plages, les gares, les grandes surfaces.
Une section sera dédiée à la côte basque, l’autre à l’agglomération paloise. Ce renfort entre dans le cadre de l’opération Résilience annoncée par le Président de la République Emmanuel Macron il y a quelques jours.
- Coronavirus. L’armée est arrivée à Toulouse pour protéger les sites sensibles
actufe, 2 avril 2020
Lancée le 25 mars 2020 par le Président de la République, Emmanuel Macron, l’opération Résilience constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du COVID-19 sur tout le territoire national. Dans ce cadre, les militaires sont arrivés à Toulouse ce mercredi 1er avril 2020.
Comme cela est prévu par l’opération Résilience, les armées de France ont pour mission de protéger les sites sensibles, comme le précise la Préfecture d’Occitanie : « En Haute-Garonne, les militaires engagés dans cette opération assurent depuis mercredi 1er avril, la protection de sites sensibles, ainsi que des missions de surveillance et de présence dissuasive en appui des forces de sécurité intérieure (FSI), sur des sites tels que des établissements de santé, des sites logistiques, des centres commerciaux etc. »
- Coronavirus. Le 2e RIMa en renfort en Sarthe
Le Maine Libre, 1er avril 2020
En Sarthe, une section du 2e Régiment d’Infanterie de Marine dont la caserne est basée à Auvours (Champagné) est « mise à disposition du Préfet », selon les gendarmes sarthois.
Ces militaires renfonceront les unités gendarmerie et police. « Les missions de ces patrouilles seront principalement de rassurer la population par une présence ferme mais courtoise de jour et d’assurer dissuasion et sécurité autour des principales zones commerciales du département et plus particulièrement autour de l’agglomération mancelle la nuit », précisent les gendarmes.
- Coronavirus : l’opération Résilience se déploie en Charente-Maritime et dans la Vienne
France3 Nouvelle Aquitaine/Sud Ouest, 1er avril 2020 (extrait)
Les premiers militaires sont arrivés aujourd’hui à La Rochelle. Il s’agit de soldats d’un détachement de l’Armée de Terre dont le nombre n’est pas communiqué. Ils seront affectés à la surveillance du centre hospitalier, mais aussi de la gare et des zones commerciales où des tensions sont parfois susceptibles d’apparaître.
(…) Le commissaire Baud est plus prolixe quant aux missions dévolues à ces militaires : « Assistance à la population, surveillance de sites stratégiques comme les pharmacies, les hôpitaux mais aussi les supermarchés. » Bref, tout lieu où une situation pourrait, pour une raison ou une autre, tourner vinaigre.
Le commissaire Baud ajoute aussi que « les militaires n’ont pas vocation à contrôler les mesures liées au confinement« , donc à vérifier les documents de sortie. Mais prudence étant mère de sûreté, il convient de ne pas perdre de vue que les patrouilles (issues de la logique « Vigipirate », mot encore présent sur les véhicules, ou « Sentinelle ») peuvent requérir la force publique et qu’en cas de situation suspecte.
Même déploiement à Poitiers où une unité de 24 soldats divisée en trois pelotons de huit doit arriver. Ce sont des soldats de l’armée de terre dont les régiments sont en cours de désignation par le ministère des Armées. Ils seront déployés aux abords du CHU et en ville et viendront en appui des forces de sécurité publique. Mais ils pourront aussi être amenés à sécuriser des convois de transport de fret ou de patients, d’un hôpital à l’autre.
- Des soldats du 92e régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand déployés à Limoges
Charente Libre, 1er avril 2020
Un détachement du 92e régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand va être envoyé à Limoges le 3 avril, dans le cadre de l’opération « Résilience » lancée le 25 mars, par le chef de l’Etat Emmanuel Macron. Les trois objectifs affichés, sont d’apporter un soutien à la gendarmerie locale pour sécuriser les lieux de rassemblements et de passage, mais aussi les lieux sensibles comme le CHU. Protéger la population et apporter un soutien logistique et un accompagnement, dans les transports. Ces missions, pilotées par le préfet de la Haute-Vienne et le Délégué militaire départemental, seront amenées à évoluer.
- Valence : une section du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces installée chez les Spahis
Dauphiné Libéré, 1er avril 2020
Une section du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces (Isère), relevant de l’opération « Résilience », est installée au 1er régiment de Spahis de Valence. Ils sont arrivés en début de semaine au quartier Baquet. Pour l’heure, les militaires isérois n’ont pas été engagés sur des missions dans la Drôme, mais sont mobilisables à tout instant sur sollicitation pour de l’appui sanitaire, de logistique ou des missions de sécurisation de sites stratégiques.
Précisons que le 1er régiment de Spahis de Valence, qui est en grande partie engagé en opérations extérieures, n’a, pour l’heure, pas contribué à l’opération « Résilience ».
- Coronavirus : des légionnaires des Bouches-du-Rhône déployés dans le Gard
France Bleu, 3 avril 2020 (extrait)
Dans le Gard, ce sont des légionnaires du 1er REC (Régiment Etranger de Cavalerie) situé à Carpiagne dans les Bouches-du-Rhône qui vont mener cette mission, notamment à Nîmes et dans la métropole Nîmoise. Pour des raisons de sécurité l’armée ne préfère pas communiquer sur le nombre de militaires déployés dans le département du Gard.
Concernant les militaires des régiments gardois, ils ne sont actuellement pas mobilisés sur l’opération Résilience, car ils sont pour l’heure nombreux, 1.500, à participer à des opérations extérieurs notamment au Mali.
- Agen. Les militaires du 48e RT patrouillent depuis vendredi
La Dépêche, 5 avril 2020 (extrait)
C’est suffisamment rare pour être signalé. C’est même, à notre connaissance, une première : des militaires du 48e Régiment de transmissions d’Agen patrouillent depuis hier dans les rues de leur ville. Ils agissent dans le cadre de l’opération Résilience, qui regroupe l’action des forces armées dans la bataille engagée par la France contre le coronavirus.
Les militaires sont opérationnels depuis hier matin, 24 heures sur 24, pour une durée qui reste indéterminée. « Les effectifs ont été calculés en fonction des besoins« , affirme une source militaire. Les patrouilles (armées) à pied ou en véhicules s’effectueront autour de sites restés confidentiels.
Ces patrouilles à domicile (« Un don du 48e RT à sa ville« , confie un officier) ne sont pas placées sous le commandement du régiment. Ces moyens militaires sont mis à disposition du préfet, sous la responsabilité de l’officier général de la zone de défense et de sécurité (OGZDS) Sud-Ouest basé à Bordeaux. Au quotidien, ces moyens sont pilotés par la délégation militaire départementale. Les patrouilles ont commencé à Agen, mais peuvent théoriquement s’étendre à tout le Lot-et-Garonne.
Nice Matin, 10 avril 2020 (extrait)
Des militaires de l’Armée de terre, équipés de pied en cap, patrouillent dans les rues du Cannet et participent à la lutte contre le coronavirus.
Ces soldats viennent en aide aux populations sur le plan sanitaire, logistique et en soutien des forces de police et des services de premières urgences. Ils sont en mission de surveillance des sites sensibles (comme les pharmacies) au Cannet, ainsi que dans d’autres communes du bassin canno-grassois, dans le cadre de l’opération gouvernementale « Résilience ».
« Il s’agit d’une action de coopération concertée avec la ville et sa police municipale présente sur le terrain pour faire aussi respecter les limitations de déplacement », précise encore la mairie du Cannet. Dans le cadre de cette opération, la municipalité du Cannet a mis à disposition un local municipal où les militaires prennent leur quartier pour quelques heures de repos durant leurs tournées multiples sur le territoire canno-grassois.