La Tour-du-Pin (Isère) : se venger des confineurs

La Tour-du-Pin : excédés par les amendes « confinement », ils tendent un guet-apens aux gendarmes
Le Dauphiné Libéré, 4 avril 2020 (extraits)

Il est 21 h 40 ce jeudi 2 avril, quand une première poubelle s’embrase, puis une seconde, au bas des HLM Morel-Berger, rue Danielle-Mitterrand à La Tour-du-Pin. Alertés, les gendarmes se rendent sur place, ainsi que les sapeurs-pompiers. À peine sont-ils descendus de leurs véhicules que les militaires sont la cible de jets de pierres et de bouteilles en verre par une dizaine d’individus. Les soldats du feu subissent à leur tour ce caillassage.

Mais aucun membre des forces de l’ordre ou des secours n’est atteint par les tirs. Des renforts interviennent rapidement, la bande se disperse. Mais un jeune homme est interpellé. « L’un a donné l’idée, pour manifester notre mécontentement contre les amendes. Une poubelle a été déplacée sur la rue puis incendiée. Mais elle s’est éteinte toute seule », détaille le prévenu, questionné à la barre par la présidente Nathalie Hacquard. Il dit avoir voulu faire le malin. « Ça m’a énervé car c’était un petit feu de rien ». Il décide alors de mettre le feu à un second container. « J’ai fait ce que j’avais à faire, maintenant faites ce que vous voulez », aurait-il lancé aux autres.

Il affirme s’être ensuite assis sur un banc pour assister à la suite. La suite, c’est l’arrivée des gendarmes et le caillassage. « Je pensais que c’était pour les insulter, je ne pensais pas qu’ils allaient aller aussi loin », se défend le prévenu. Qui a été attrapé par les gendarmes alors qu’ils poursuivaient un groupe de trois individus venant de lancer des projectiles dans leur direction.

« Monsieur s’est adonné à de la violence gratuite et asociale, faisant courir le risque à d’autres de multiplier les contacts, notamment aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers. Lui-même se dit asthmatique. Il n’a pas compris que le confinement est avant tout dans son intérêt », réplique Flora Thomas, substitut du procureur de la République.

XX échappe de peu au mandat de dépôt qui avait été requis, probablement en raison de son état de santé. Outre quatre mois de prison ferme prononcés par le tribunal de Bourgoin-Jallieu, il a interdiction de paraître à La Tour-du-Pin et doit s’acquitter dune amende de 200 euros : il n’avait pas d’attestation de déplacement dérogatoire.