Séoul (Corée du Sud) : un exemple de traçage à l’envers des « cas-contacts »

Coronavirus : La Corée du Sud utilise les données téléphoniques pour retrouver des personnes
20Minutes/AFP, 12 mai 2020

Pour retrouver les personnes ayant fréquenté les boîtes de nuit de Séoul où est apparu un nouveau foyer de contamination, les autorités sud-coréennes utilisent les données des téléphones portables, ont-elles annoncé, ce mardi. Considéré comme un modèle dans la lutte contre le nouveau coronavirus, le pays connaît actuellement une hausse du nombre des cas de Covid-19 après l’apparition d’un foyer de contamination dans un quartier de Séoul connu pour sa vie nocturne, notamment dans plusieurs clubs fréquentés par la communauté homosexuelle.

Dans ce pays très conservateur, la plupart des clients de ces établissements hésiteraient à se manifester auprès des autorités qui ont pourtant garanti l’anonymat aux personnes se faisant dépister. Un total de 27 nouveaux cas a été recensé mardi en Corée du Sud, peuplée de 52 millions d’habitants, portant à 10.963 le nombre des personnes positives au Covid-19, selon les autorités. Mardi matin, 101 cas étaient liés au foyer de contamination situé à Itaewon, un des quartiers branchés de Séoul, a déclaré à la presse le maire de la capitale, Park Won-soon.

La ville a obtenu une liste de 10.905 personnes qui ont fréquenté ce quartier grâce aux données des téléphones portables fournies par les opérateurs. Un SMS leur a été envoyé, les invitant à se faire tester, a-t-il précisé. Le siège de l’organisme sud-coréen chargé de la gestion des catastrophes a fait savoir que près de 2.000 personnes, qui auraient fréquenté ces clubs, étaient injoignables et que des milliers de policiers seraient déployés afin de les retrouver.

Plus de 7.000 personnes ayant fréquenté ce quartier au cours des deux dernières semaines ont été testées, a déclaré le maire qui, lundi, a annoncé que ceux qui tenteraient d’éviter les tests s’exposeraient à une amende de deux millions de won (1.500 euros). Le nombre des personnes se faisant tester a doublé après que Séoul a garanti la protection de la vie privée, a-t-il assuré. L’homosexualité n’est pas illégale en Corée du Sud mais, selon les groupes de défense des droits des homosexuels, les discriminations à leur encontre demeurent importantes.

Cette hausse du nombre des contaminations intervient à un moment où le pays a assoupli les mesures de distanciation sociale en vigueur depuis mars. La Corée du Sud était fin février le deuxième pays le plus touché par le coronavirus, après la Chine où il était apparu. Mais les autorités étaient parvenues à maîtriser la situation. La réouverture des écoles, prévue pour cette semaine, y a été reportée.