Ile de Chios (Grèce) : réduire en cendres les structures de la quarantaine

Grèce: dégâts importants dans un camp de migrants après un incendie
AFP, 19 avril 2020

L’un des plus grands camps de migrants de Grèce a été gravement endommagé par un incendie hier soir, ont indiqué des responsables, quelques heures après que la mort d’une Irakienne qui y vivait a provoqué des violences.

L’incendie du camp Vial sur l’île de Chios a détruit les installations du service d’asile européen, d’une cantine, de tentes et de nombreux conteneurs aménagés en logement, a déclaré Manos Logothetis, un responsable du ministère des migrations. «Une grande partie des services administratifs du camp sont détruits» a déclaré Manos Logothetis, précisant qu’aucun blessé n’a été signalé. Le camp, prévu pour 1000 personnes, en héberge actuellement 5000, rapporte l’AFP.

Trois personnes ont été arrêtées en relation avec les violences qui ont éclaté après la mort samedi, dans le camp, d’une demandeuse d’asile irakienne de 47 ans, selon une source de la police locale. «Nous sommes parvenus à rétablir l’ordre vers une heure du matin. Beaucoup de gens ont pris part à ces événements», a-t-elle ajouté.

L’Irakienne avait été hospitalisée avec de la fièvre cette semaine. Elle avait été testée négatif au nouveau coronavirus, avait rapporté samedi l’agence de presse publique ANA. Les camps de migrants en Grèce ont été mis en quarantaine ces dernières semaines, les autorités essayant de maintenir leurs résidents à l’écart des locaux. Le virus a jusqu’à présent tué 110 personnes en Grèce. 67 autres sont en soins intensifs.


Coronavirus : les îles grecques un peu soulagées de leurs migrants
Les Echos, 17 avril 2020 (extrait)

A partir de dimanche, la Grèce va transférer vers sa partie continentale des centaines de migrants hors des camps surpeuplés de Lesbos , Chios et Samos. Le ministère en charge des migrations a précisé qu’il s’agissait d’évacuer 2.380 personnes vers des appartements, des hôtels ou d’autres camps de réfugiés. L’opération qui vise « à réduire le risque d’une flambée » de contaminations, selon le ministère, concerne les plus « vulnérables », soit 200 demandeurs d’asile âgés de plus de 60 ans mais aussi un ensemble de 1.730 personnes souffrant de maladies antérieures à l’épidémie avec leurs proches. Une goutte d’eau au regard de la masse des 36.000 migrants qui survivent depuis des années sur ces îles dans des conditions d’hygiène désastreuses.

Aucun cas d’infection au Covid-19 n’a été signalé à ce jour dans ces camps. Plusieurs cas ont été déclarés en revanche dans deux camps installés sur le continent . Lorsque le gouvernement grec a décidé dans l’urgence le 12 mars dernier, de confiner le pays, elle avait imposé des restrictions à la circulation dans ces « hot spots » considérant que transférer des migrants sur le continent accroîtrait le risque d’épidémie.

Parallèlement, un autre programme a commencé cette semaine pour envoyer dans plusieurs pays européens depuis les îles grecques 1.600 mineurs isolés originaires de pays en guerre. Huit pays volontaires dont la France et l’Allemagne avaient accepté début mars d’accueillir une partie des 5.500 mineurs non accompagnés installés dans les camps grecs.