Les drones continuent leur chasse aux réfractaires

Béthune : les forces de police épaulées par un drone
L’Avenir de l’Artois, 18 avril 2020

Les forces de police ont recours à un drone pour veiller au respect du confinement. Et éventuellement verbaliser. Une pratique étendue à tout le Pas-de-Calais.

Depuis le début du mois d’avril, la Direction Départementale de la Sécurité Publique, DDSP, du Pas-de-Calais mène une collaboration avec la police judiciaire, PJ, de Lille. Enjeu de ce travail en commun : l’utilisation du drone de la PJ : «  Une équipe dédiée de la police judiciaire de Lille l’utilise dans les cadre de ses enquêtes, dans des endroits difficiles d’accès comme les dunes, falaises ou plages. Nous avons fait appel à eux pour qu’il soit déployé sur le district » indique la DDSP.

Ce drone offre des atouts indéniables en cette période particulière de confinement. Les effectifs limités de la police nationale ne permettent pas en effet l’organisation de patrouilles régulières et fréquentes partout sur le district.

Alors, le recours au drone pallie cette limite d’intervention : «  Son utilisation évite de faire tourner des patrouilles. De plus, il permet de cibler précisément les lieux d’intervention » explique la DDSP. L’équipe de police judiciaire, spécifiquement formée, dirige ainsi son drone dans des secteurs de la ville définis. Lorsqu’elle suspecte des comportements anormaux ou qu’elle constate des rassemblements de plusieurs personnes, elle prévient une patrouille de police qui se rend sur place. Les policiers contrôlent alors les individus et, quand il y a lieu, verbalisent pour non-respect du confinement.

Le drone a déjà été utilisé «  au moins 3 fois » sur le territoire et pas uniquement à Béthune. Auchy-les-Mines, Douvrin, Cambrin, Nœux-les-Mines ont ainsi été survolées elles aussi. Jusqu’ici, aucun incident n’est à déplorer : «  Il ne descend pas très bas. On n’est pas à l’abri d’un coup de fusil, mais pour l’instant ce n’est jamais arrivé»  précise le DDSP.


Contrôle du confinement par drone : trois verbalisations
Républicain Lorrain, 19 avril 2020 (extrait)

« Le confinement n’est pas terminé », c’est le message que la police de Thionville [Moselle] continue de faire passer… par les airs.

Ce dimanche, un drone a survolé les hauteurs d’Algrange, le parcours sportif d’Illange ou encore l’Aéroparc de Yutz où potentiellement des gens peuvent être amenés à se regrouper en dépit de l’interdiction en cours. Une trentaine de personnes ont ainsi été contrôlées. Trois seulement ont été verbalisées.


Coronavirus : la police fait usage d’un drone à Villeneuve-sur-Lot
La Dépêche, 17 avril 2020 (extraits)

L’appareil était dans les rues de Villeneuve-sur-Lot [Lot-et-Garonne] jeudi pour faire respecter la distanciation sociale notamment.

Le respect de la distanciation sociale fait intégralement partie de l’arsenal de prévention contre le Covid-19. Malheureusement, il arrive que ces distances ne soient pas respectées, que des attroupements se forment… Les effectifs des polices Nationales et Municipales ne peuvent pas être présents partout.

Afin de se doter d’outils supplémentaires pour assumer les missions de prévention des autorités, le commandant Mareschal, chef des forces de la police Nationale de Villeneuve a demandé à ses collègues du DIPS de Bordeaux de venir en soutien. Mais ils ne sont pas tout seuls : ils sont habilités à piloter un drone et ils sont venus avec pour effectuer de nombreuses patrouilles dans le ciel de la bastide.  » Dans la majorité des cas, les gens respectent le confinement et la distanciation sociale » constate le commandant Mareschal. « Mais il reste encore un bon mois à être confiné. Il ne faut pas perdre ces bonnes habitudes. C’est pour nous aider que j’ai demandé qu’un drone survole les principaux points de passages à Villeneuve pour que chacun entende bien le message. Ce n’est pas le moment de se relâcher. »

C’est ainsi que jeudi après-midi, deux inspecteurs Bordelais ont fait décoller leur drone du parvis de l’église Sainte-Catherine pour quelques vils préventifs de surveillance. « Le drone est un nouvel outil qui se développe de plus en plus dans tous les services » explique l’un des inspecteurs. « Comme aujourd’hui, le drone peut-être équipé d’un haut-parleur qui diffuse un message autour du Covid-19, du confinement et des distances sanitaires. Avec sa caméra embarquée, nous voyons très bien tout ce qu’il se passe au sol. Le drone peut également être équipé d’un projecteur, lorsque nous participons à des recherches ou encore d’une balise. »
Après quelques secondes de vol en stationnaire au-dessus du parvis afin de se repérer, « le drone est équipé d’un système de sécurité. Si nous perdons le signal, il revient automatiquement à son point de départ« , en route pour un premier vol en direction de la poste. Un bourdonnement dans le ciel.

Le message sort des hauts-parleurs : « respectez les distances de sécurité. Ne sortez que si vous avez une dérogation…«  Les visages se lèvent vers le ciel. Les distances étaient de toute façon bien respectées. Retour au point de départ et direction les boulevards.  » Le drone peut voler pendant 30 minutes. Mais nous gardons toujours une marge de sécurité de 30%. » On embarque donc de nouvelles batteries. Là aussi la routine est la même : décollage, stabilisation, survol de la ville.


Une opération de police à l’aide d’un drone pour faire respecter le confinement à Menton et Roquebrune
Nice Matin, 17 avril 2020 (extrait)

Une nouvelle opération de police a été organisée ce vendredi matin, à l’aide d’un drone, pour s’assurer que les mesures de confinement étaient bien suivies à Menton et Roquebrune.

« L’objectif n’est pas de mettre de l’argent dans les poches de l’état, mais bien de faire respecter les règles« , souligne le commissaire, Frédéric Le Pollozec. Précisant que ses agents et lui mènent deux types d’opérations. « Soit d’investigation sur une zone déterminée interdite d’accès, soit en ville. On constate qu’il y a beaucoup de monde dehors, entre autres parce que des commerces – autorisés – qui avaient fermé ont rouvert« , indique-t-il.