Anderlecht (Bruxelles) : s’émeuter plutôt que se confiner (bis)

Bruxelles, Belgique : la police est le pire des virus, détruisons les deux
Sans Attendre, 12 avril 2020

Samedi 11 avril, en plein confinement (1), des émeutes ont éclaté à Anderlecht dans le quartier autour de la station de métro Clémenceau. Elles se sont prolongées dans la soirée, avec notamment l’attaque en règle d’un commissariat de police et plusieurs feux.

Des jeunes de la commune et d’autres quartiers se sont réunis samedi en début d’après-midi suite à un appel à la vengeance lancé sur les réseaux sociaux pour protester contre un meurtre de la police : la veille au soir, un jeune de 19 ans est mort après avoir été pris en chasse par les flics qui cherchaient à le contrôler. Il s’est fait percuter de plein fouet sur le quai de l’Industrie à Anderlecht par un combi de patrouille venu en renfort.

(Affiche placardée à Anderlecht, aperçue pendant l’émeute)

Rapidement, l’émeute a éclaté, les révoltés lançant pierres et projectiles sur la flicaille qui a répondu avec canon à eau et lacrymo. Plusieurs véhicules de police ont été vandalisés. Une vidéo montrait un jeune homme dérober une arme dans le combi en question. A minuit, l’arme n’avait toujours pas été retrouvée. Vers 22h, les troubles ont repris avec l’attaque d’un commissariat à coups de pierres: plusieurs vitres ont été brisées. Plus tard dans la nuit, divers feux de véhicules et de mobilier urbain ont été allumés. 

Au total 57 personnes auraient été interpellées lors des émeutes de l’après-midi et de la nuit. 43 d’entre elles seraient en garde à vue.

Quatre véhicules avaient déjà été incendiés volontairement à Anderlecht dans la nuit de vendredi à samedi. Le feu a également été bouté à la citerne d’un camion, qui n’était pas remplie de liquide inflammable, vers 2 h 10 du matin, à Anderlecht.

« La police de la zone Bruxelles-Midi était sur le qui-vive depuis samedi matin à la suite d’appels au rassemblement lancés sur les réseaux sociaux. La police est intervenue, les rassemblements étant interdits, et la situation a évolué en émeutes.
Tout le quartier autour de la station de métro Clémenceau a été bouclé par la police. Un dispositif policier très important a été déployé. Un canon à eau a été envoyé, ainsi qu’un hélicoptère. Des renforts venus d’autres zones de police ont été mobilisés. D’après le bourgmestre d’Anderlecht, une centaine de policiers sont sur les lieux. » Pour dimanche, le bourgmestre explique à RTL : « Le gros du dispositif a été levé, et il est prévu pour dimanche et lundi des pelotons de renfort, qui seront à disposition au cas où ça dégénère. Mais il n’y a pour l’instant plus d’appels sur les réseaux sociaux pour de nouvelles violences ».

« La famille du jeune Adil a déclaré qu’elle n’était en rien responsable des appels au rassemblement et elle appelle au calme dans le quartier », a déclaré à la RTBF Fabrice Cumps, le bourgmestre d’Anderlecht.

A peine quelques minutes après l’explosion de rage contre les confineurs assassins, la famille du jeune tué appelait au calme, son oncle en tête, cherchant à canaliser la colère et à imposer cette paix sociale qui est la pire des violences. Toutefois, on ne peut pas dire que cela ait eu une quelconque influence réelle sur le cours des événements.

Force aux révoltes à Bruxelles et ailleurs !
Pour la propagation de la révolte !
Que crève l’Etat et ses chiens de garde !

[Repris de divers médias belges, 11 et 12.04.20]

Note:
(1) Cela fait quatre semaines que le confinement obligatoire est instauré en Belgique, que les flics se défoulent dans les quartiers les plus pauvres et sur les plus récalcitrants à ce système. Voir une révolte d’une telle ampleur dans ce contexte ouvre des possibilités d’agir un peu partout et de rendre les coups à l’occupation policière, même si les rues des métropoles sont désertées par la population, ce qui de fait a tendance à isoler les révoltés.