Contulmo (Chili) : exploser les relais de la pandémie technologique

[Ce n’est pas la première fois que des antennes de téléphonie mobile sont attaquées au Chili. Plusieurs avaient déjà été incendiées en territoire Mapuche en 2018 et 2019, y compris en neutralisant certaines fois leur vigile arme à la main, mais ce fut également le cas de quelques-unes pendant le soulèvement d’octobre dernier à Caldera, Teno, Arica. Si la plupart étaient généralement détruites par incendie ou en saccageant leurs câbles, c’est cette fois la voix de l’explosion qui a parlé : cela ne change rien du côté du pouvoir puisque l’attaque de ces infrastructures critiques bascule de toute façon au Chili sous la loi anti-« terroriste », mais c’est par contre un message clair contre l’invasion de la pandémie technologique qui tisse partout sa toile. Rappelons également que le Chili est sous couvre-feu national depuis le 22 mars (22h-5h) après déclaration de l’état d’exception et re-déploiement de militaires dans la rue, ainsi qu’avec des confinements locaux par municipalités.]

traduit de l’espagnol de Noticias de la Guerra Social, 14 avril 2020

La nuit du 26 au 27 mars 2020, de fortes explosions ont secoué la commune de Contulmo, située dans la province de Arauco. Des mains anonymes ont placé des explosifs à la base d’une antenne de télécommunication, en la faisant sauter et s’écraser au sol, et conduisant à ce qu’une seconde antenne soit partiellement endommagée.

L’attaque s’est produite le long de la route p-80r, qui relie les villes de Contulmo à Purén, plus spécifiquement dans la zone de Pata de Gallinas, touchant quasi toutes les télécommunications de la commune. Sur la même route, à peu de distance, trois arbres avaient été sciés pour empêcher la police d’arriver rapidement sur les lieux, en plein couvre-feu national dans le cadre du covid-19 et de la progression du contrôle social.

Sur place sont finalement arrivés le GOPE, le Labocar et l’unité OS-9 (soit le Grupo de Operaciones Policiales Especiales des carabiniers, la police scientifique et la section anti-crime de la PJ des carabiniers). Pour le moment l’action n’a pas été revendiquée et aucun tract n’a été retrouvé sur place. Le gouvernement a annoncé porter plainte selon les dispositions de la loi anti-terroriste.