Santiago du Chili (Chili) : les émeutes de la faim se multiplient dans les quartiers

Faim au Chili : manifestation violente en banlieue de Santiago
AFP, 19 mai 2020 (extrait)

Des habitants d’une ville pauvre de la banlieue de Santiago du Chili, El Bosque, ont affronté lundi la police pour protester contre les pénuries alimentaires en temps de confinement pour cause d’épidémie de coronavirus.

Des barricades ont été dressées, et la violence a monté jusqu’à des affrontements à coups de bâton et de jets de pierre du côté des manifestants, et de gaz lacrymogène et de canons à eau du côté des forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP. La police a fait état de 21 interpellations, étalées sur plusieurs heures dans l’après-midi.

D’autres manifestations ont eu lieu en soirée dans trois autres endroits autour de Santiago. Un bus a été incendié, et des barricades ont aussi été dressées.

Le gouvernement du président Sebastian Piñera avait décrété vendredi le confinement de toute la population de la région de la capitale, qui concentre 80% des cas de coronavirus du pays.

Mais depuis des mois déjà, l’activité économique, entre autres celle des commerces, de la construction et de divers services, a été ralentie pour tenter de freiner l’épidémie.


Au Chili, des émeutes de la faim secouent Santiago
Courrier International, 19 mai 2020 (extrait)

 

La capitale chilienne a résonné du bruit des casseroles sur lesquelles tapent les habitants pour se faire entendre. Strictement confinés depuis samedi 16 mai en raison de l’emballement des contagions, certains quartiers lancent ainsi l’alarme sur leur situation précaire et la famine qui les guette.

Mais durcir le confinement n’est pas tout, et “les gens ont faim”, écrit le journal en ligne chilien. Le gouvernement a bien prévu la distribution de 2,5 millions de colis alimentaires et de produits de première nécessité, dans le cadre de sa campagne, mais leur livraison tarde et le cafouillage guette.

Car les quartiers qui ont commencé à se soulever dans la soirée du 18 mai, dressant parfois des barricades et se heurtant aux forces de l’ordre, sont évidemment ceux dont les habitants souffrent maintenant depuis des semaines de l’absence de travail, en raison des restrictions imposées aux activités économiques.

À Valparaíso, le grand port chilien sur la côte Pacifique, le maire, cité par El Mostrador, lance l’alerte : « La situation est si grave qu’on ne peut pas écarter la possibilité que de nouvelles manifestations éclatent. Il faut relancer le sujet d’un revenu d’urgence Covid-19.”

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