Grenoble (Isère) : trois antennes TDF sabotées pour le prix d’une ! (re-mis à jour)

 

MàJ : Des chauves-souris transmettant le feu ont revendiqué l’attaque contre l’antenne de Haute-Jarrie le 19 mai. Leur communiqué a été rajouté à la suite.

Trois nouveaux relais télécoms incendiés en Isère, la série continue
FranceBleu/Dauphiné/Parisien, 18 mai 2020 (extraits)

Plusieurs relais TDF (télédiffusion de France) ont été victimes d’incendies tôt ce lundi matin autour de Grenoble. Des sinistres qui perturbent les diffusions radio et télévision ainsi que des réseaux de téléphonie mobile. Un local technique du relais TDF de la Tour-Sans-Venin à Seyssinet-Pariset a été touché vers 2h45. Plusieurs départs de feu ont ensuite touché des locaux TDF sur la commune de Jarrie vers 3h21 [ils sont tous deux situés sur les hauteurs de Grenoble, à l’ouest et au sud].
Un troisième site, situé à Herbeys, une petite commune au sud-est de Grenoble, a également été touché. Deux antennes-relais y sont installées. Il s’agit là-aussi d’un acte volontaire, ce qui porte à trois le nombre de faits commis la nuit dernière autour de Grenoble.
Ces attaques ont eu pour conséquences d’interrompre la diffusion de 16 stations de radio (dont RTL, Europe 1 et France Bleu Isère), d’endommager des relais de téléphonie mobile (Bouygues, SFR et Free) et de priver de la TNT une grande partie de l’agglomération grenobloise.

Le local TDF de Jarrie

Deux des trois incendies de la nuit du 17 au 18 mai ont été signalés à un peu plus d’une demi-heure d’intervalle. Vers 2h45 tout d’abord, à la Tour sans Venin sur la commune de Seysinet-Pariset : le feu est parti au pied de l’antenne avant de remonter le long des câbles électriques sur plusieurs mètres de hauteur. Le pylône lui-même ne semble pas avoir été endommagé – ce qui demandera confirmation. L’installation sert de relais à trois opérateurs de téléphonie mobile (Bouygues, SFR et Free) ainsi qu’à 16 stations de radio, dont France Bleu Isère, et aux chaines de la TNT. Dans le Vercors et l’agglomération grenobloise, 430.000 personnes peuvent recevoir la TNT et la radio via cet émetteur. Certains de ces habitants continuent toutefois de recevoir certaines chaînes de télé grâce au signal de l’émetteur de Chamrousse, mais selon la direction technique de France Télévisions, au moins 100 000 téléspectateurs se retrouvent privés d’émissions.. TDF (Télédiffusion de France), le propriétaire du site, indique tout mettre en oeuvre pour réparer au plus vite. Il faudra d’abord évaluer les dégâts. Ce lundi, le site est resté bouclé une bonne partie de la journée de lundi par les enquêteurs pour y mener des investigations techniques. On ignore donc pour le moment quand l’antenne pourra de nouveau émettre.

Le deuxième incendie a été signalé à Jarrie vers 3h20 ; là-aussi il s’agit d’une antenne-relais avec un émetteur radio. Selon les informations du Dauphiné Libéré, les auteurs de l’incendie de Jarrie ont découpé un grillage pour accéder à l’installation qu’ils ont incendiée depuis l’extérieur. Une porte de local technique a été par ailleurs défoncée et un cocktail Molotov a été jeté à l’intérieur. Cette installation avait déjà fait l’objet d’un incendie volontaire en janvier 2019 et les réparations venaient tout juste de se terminer !

Herbeys

Enfin un troisième incendie a été constaté un peu plus tard dans la matinée de lundi sur une antenne-relais située à Herbeys, au Sud-Est de Grenoble. Le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, a confirmé que les trois incendies sont volontaires. Le parquet a co-saisi la section de recherches de Grenoble et les brigades de recherches de La Mure et Grenoble.

Ces dégradations perturbent la diffusion de plusieurs stations de radio. Une bonne partie du sud de Grenoble est également privée de téléphone et d’internet mobile, en raison de ces incendies. Les feux volontaires de relais de téléphonie et de relais radio/télé se sont multipliés ces derniers mois entre Isère et Drôme. Trois incendies visant des antennes-relais avaient déjà été recensés au cours des deux derniers mois en Isère: à Chatte le 29 mars, Estrablin le 13 avril, et Saint-Marcellin le 1er mai. Cinq jours plus tard, c’était à Oriol-en-Royans dans la Drôme, et la semaine suivante un relais TDF à Alby-sur-Chéran, en Haute-Savoie. Ces incendies sont attribués à la mouvance anarchiste, sans preuve ni aboutissement d’enquête pour l’instant.


Attaques coordonnées d’antennes-relais
Indymedia Nantes, 19 mai 2020

Attaques incendiaires autour de Grenoble
Sous-vie ou insoumission ?

Chaque jour de ta vie, ton corps dit des choses. Et ton corps ne peut pas mentir.

Entends-tu le bruit des moteurs, le vrombissement des drones, des hélicoptères ? la tention électrique des néons, des lampadaires ?
Combien d’heures par jour passées face à un écran télé, un écran d’ordinateur ? de tablette ? de smartphone ? derrière une fenêtre ? un pare-brise ?
Est-ce que cela t’ennuie quand les fenêtres ne s’ouvrent pas ? Est-ce que l’air conditionné résout le problème ?
Est-ce que des programmes, des applis, des algorithmes guident ta vie ?
Combien d’heures par jour dors-tu ? et surtout de quelle qualité est ton sommeil ?
As-tu encore conscience des stimulis qui t’entourent ?
Comment réagis-tu au son ? à la lumière ? à la chaleur ? au toucher ?
Est-ce que la musique est un moyen de combler le silence ou de provoquer des émotions ?
Combien de tes émotions ont besoin d’alcool ou d’autres drogues pour s’exprimer ?
Effectues-tu beaucoup de mouvements différents avec ton corps ? En découvres-tu des nouveaux, des nouvelles amplitudes ?
Comment te sens-tu affecté par les situations de passivité forcée ?
Comment te sens-tu affectée par les assauts incessants de sons ? de voix artificielles ? de vidéos ? d’annonces ? de slogans publicitaires ?
Quels sentiments perpétuels d’urgence créent-ils ?
As-tu besoin de moments de contemplation ? Te souviens-tu de la sensation que cela procure ?
Jusqu’où peut porter ton regard ? Si ce n’est qu’à quelques dizaines de mètres quel état d’esprit crois-tu que cela engendre ?
Comment te sens-tu affecté par la foule ? De combien d’espace ton corps a-t-il besoin ? Comment te sens-tu affectée par la taille de la pièce dans laquelle tu vis ? par son nombre d’angles droits ? de lignes parallèles, de formes carrées, géométriques ?
As-tu besoin de voir le ciel ? de voir de l’eau ? de voir des arbres ? des animaux ?
Es-ce que c’est pour cela que tu as un chien ? un chat ? des plantes en pots ? un balcon ? que tu vas au parc ?
D’où provient ta nourriture ? quel est ton rapport à elle ? Penses-tu que ce que tu ingères est bon pour toi ?
Te souviens-tu de la dernière fois que tu as mangé quelque chose qui ne provenait pas d’un supermarché ?
Combien de temps arrives-tu à passer sans savoir l’heure qu’il est ?
Comment te sens-tu affecté par l’attente ? Attendre dans la file, attendre dans les bouchons, attendre pour pisser, attendre pour apprendre à discipliner tes besoins ?
Comment te sens-tu affectée par la répression de tes désirs ? par le formatage, le déni ou la frustration sexuelle depuis l’enfance ? la peur ou la compétition avec les gens du même sexe que toi ? la sexualité comme moyen de reproduction/de contrôle ?
Est-ce que le plaisir est dangereux ? Est-ce que le danger peut être joyeux ?
Ressens-tu parfois encore en toi une nature sauvage ? une vie animale ?
Ressens-tu un vide, un manque de sens si fort que les mots peinent à l’exprimer ?
Te sens-tu parfois au bord de complètement partir en vrille ?
Ne penses-tu pas que ça aurait dû être le signal ?

Dans la nuit du 17 au 18 mai 2020, nous avons incendié l’antenne-relais de Haute-Jarrie.
Au moins deux autres antennes-relais ont été attaquées simultanément autour de Grenoble.

Les antennes-relais figurent parmi tous les intrus qui défigurent les paysages. Elles servent à la communication de masse, bientôt jusque dans les endroits les plus reculés. Actuellement les installations de la 5G sont déployées dans ce but.
Les babillages et bavardages des masses et le matraquage publicitaire perpétuel révèlent le véritable vide communicationnel autant que l’absence de communications véritables. Mais il ne peut exister de communications véritables sans « relations sociales » véritables. Les simulacres de relations sociales des réseaux sociaux en atteste sans surprise.
Le vide existentiel d’une époque peut ainsi se mesurer, notamment, à l’incessant vide communicationnel qui l’emplit.
Mais nous ne voulons pas d’un monde où la garantie de pouvoir communiquer à distance sans cesse et partout, s’échange contre le fait de pouvoir être surveillés et contrôlées constamment.
Hors les imbéciles qui se réjouissent d’un monde et d’une vie « augmentés » ne s’aperçoivent pas – ou l’acceptent – qu’ils échangent une quantité de contraintes continuellement croissante contre une qualité de vie constamment plus consternante. Ce n’est rien d’autre que l’existence habillée des haïssables haillons de la sous-vie.

Dans le monde de la sous-vie, en plus d’être colonisée par les êtres humains, d’être couverte de balafres bitumées, en plus de la destruction de tant d’autres formes de vie qu’elle abrite, etc., la terre, à travers toutes ses étendues, est équipée et quadrillée (parmi beaucoup d’autres) par les installations de télécommunications. Même à travers le ciel, de toute part tailladé par tant de trajets en transports aériens, ce n’est plus seulement des constellations d’étoiles mais des constellations de satellites qui sillonnent l’espace.
La radioactivité, les ondes électromagnétiques, les pollutions et virus en tous genres sont l’oxygène toujours davantage vicié du XXIe siècle.

Qu’avec la conscience de tout ça ce monde fasse penser à une prison à ciel « ouvert », ceci n’a rien d’étonnant. D’autant moins quand la pandémie en cours a permis et permettra encore à l’Etat de nous mettre, par le confinement, au mitard – certes personnalisé pour la plupart.
Pour les personnes qui en doutaient encore, le système carcéral est donc bien l’aspect punitif de cette organisation gouvernementale de la vie. Organisation qui bientôt induira surveillance et contrôle généralisés des masses grâce à l’intelligence artificielle, aux caméras et smartphones avec reconnaissance faciale, le tout via l’étroit maillage d’internet.
Le confinement a assez montré que les télécommunications sont centrales dans la vie des « gens » au point d’accepter de s’autoenfermer.
Alors que certaines personnes, avec leurs fumisteries de fenêtres (« cortège », « manif »…), ont choisi son simulacre, d’autres ont (continué à) propagé(r) la révolte en taggant, brisant, collant sabotant, incendiant…

Car quels choix reste-t-il dans ce monde-ci ?
Celui de la sous-vie dont les préoccupations sont le nouveau gadget à acheter, la nouvelle appli à télécharger… ?
Ou celui de l’insoumission et de la révolte dont les préoccupations sont les expériences sensibles vécues selon ses idées, l’épanouissement individuel épuré d’un maximum de contraintes sociétales… ?

S’insoummettre c’est se soustraire à cette sous-vie.

Des chauves-souris transmettant le feu


Plus d’une vingtaine de sabotages en moins d’un mois

Selon une note confidentielle du service central du renseignement territorial (SCRT) en date du 23 avril, révélée début mai par Le Parisien, ce sont « plus d’une vingtaine » d’actes de sabotage qui ont été recensés « en moins d’un mois » sur ce genre d’installations à travers le territoire.

Ces attaques sont rarement revendiquées. Mais depuis la mi-mars, plusieurs appels à « renouer avec l’action directe » – publiés sur des blogs proches de la mouvance libertaire – ont précédé des opérations « de basse intensité » dans le Gard, le Jura, le Loiret, le Pas-de-Calais ou encore les Côtes-d’Armor.

Elles ont toutes largement été commentées sur des sites affiliés à l’ultragauche et ont fait l’objet d’une « attention très soutenue » des pouvoirs publics, confirme une source proche du dossier à l’AFP. Un document expliquant « comment détruire une antenne-relais » a également circulé sur la toile.

Mais l’ultragauche n’est pas toujours en cause. C’est notamment le cas à Estrablin, un village du nord du département de l’Isère qui abrite une antenne-relais de l’opérateur Orange incendiée deux fois durant le confinement. L’auteur : un homme au chômage, alcoolique et suicidaire, qui souhaitait détruire une antenne (qu’il pensait appartenir à la gendarmerie) pour se venger d’un gendarme qui l’aurait bousculé lors d’une intervention à son domicile.

La possibilité de sinistres accidentels est en général écartée. « L’opérateur nous dit qu’a priori, ce genre d’installation ne peut prendre feu spontanément, même accidentellement », précise le procureur de la République de Douai, Frédéric Teillet. Ce dernier a ouvert une enquête pour « dégradations volontaires » après un sinistre qui a mis une antenne-relais hors d’état de fonctionnement début mai.