France : les poukaves se lâchent

Confinement : la délation représente jusqu’à 70% des appels dans certaines grandes agglomérations
FranceInfo, 14 avril 2020 (extrait)

Le nombre d’appels pour dénoncer des personnes qui ne respectent pas les règles du confinement pendant l’épidémie de coronavirus sont en augmentation et peuvent atteindre jusqu’à 70% de la totalité des appels reçus par la police dans les grandes agglomérations, a appris mardi 14 avril franceinfo auprès du syndicat Alternative Police.

Grand Est

Dans le Grand Est, le syndicat indique que 50% voire 70% des appels reçus par la police sont des appels de délation, précisant que sur 500 appels par jour à Strasbourg plus de la moitié dénoncent des personnes, et sur 27 appels en une heure à Nancy 22 d’entre eux concernent le non-respect des règles de confinement.

Nouvelle-Aquitaine

Les appels de délation représente 50% des appels dans la région Nouvelle-Aquitaine mais la tendance est à la baisse, selon le syndicat. Par exemple il n’y a quasiment pas d’appels de délation dans le Poitou-Charente. En revanche, le nombre d’appels de délation monte à 90% des appels reçus par la police à Bordeaux après 16 heures.

Pas-de-Calais

Dans le Pas-de-Calais, la délation représente 20% des appels au 17, mais ce chiffre est en augmentation dans la ville de Lens où certains dénoncent par exemple des jeunes dans la rue ou des voisins qui invitent des personnes chez eux.

Occitanie

Les policiers de la région Occitane reçoivent des dizaines d’appels par jour pour dénoncer des gens qui font des barbecues chez eux, des travaux dans une maison secondaire, un déménagement qui dure depuis plus d’une semaine, des personnes qui sortiraient plusieurs fois par jour ou encore des voisins qui se rassemblent en bas de la rue.

Paris

À Paris, la maire du 20e arrondissement demande aux habitants de cesser les messages de délation pour non respect du confinement. Les appels encombrent le 17, réservé aux appels d’urgence, rapporte France Bleu Paris. Frédérique Calandra dénonce notamment des « appels fantaisistes » de dénonciation : « Des habitants qui prennent des photos, depuis leur fenêtre, de parents avec enfants en bas âges sortis pour se dégourdir les jambes. Et ils les envoient à la police ». Une cellule de traitement des doléances a été mise en place. « Un service de trois à quatre agents basés au commissariat du XXème arrondissement. Cette cellule est en contact avec une centaine de citoyens qui font remonter les informations régulièrement », explique Frédérique Calandra.