[L’Équateur est le pays d’Amérique latine le plus touché en proportion par le coronavirus, le symbole médiatique de la semaine ayant été ces cadavres qui jonchent les rues de Guayaquil, capitale économique et ville la plus peuplée du pays. Le confinement a été décrété mi-mars, un couvre-feu instauré (14h-5h), l’armée déployée en force, touchant de plein fouet une population pauvre qui vit de l’économie informelle. Face à une situation sociale explosive, l’Etat multiplie d’ailleurs la distribution de miettes sous forme de bons alimentaires depuis le 1er avril à 950 000 familles, suite à plusieurs débuts d’émeute.
Le signal de la révolte n’est pourtant pas venu de la ville, mais de la zone amazonienne des Shuars, qui ont attaqué l’immense campement minier de San Carlos-Panantza de 40 000 hectares qui dévaste le territoire et contre lequel ils luttent depuis plus d’une décennie. Pendant que l’armée est suroccupée ailleurs (notamment en ville et à la frontière avec le Venezuela pour empêcher d’autres réfugiés d’arriver), c’était vraiment une bonne occasion à saisir pour frapper fort. Morts pour morts, pourquoi ne pas raser au sol ce qui nous empoisonne de façon très visible, pour qu’il n’y ait aucun retour possible à cet avant déjà si mortifère ?]
Équateur : feu au campement minier !
Indymedia Nantes, 13 avril 2020