Prisons : fabriquer les masques pour ses bourreaux

Prisons : Les détenus fabriquent des masques pour les soignants et les surveillants pénitentiaires
ActuPenit, 1er avril 2020

140 détenus mobilisés dans huit prisons de l’hexagone fabriquent actuellement des masques qui seront distribués aux personnels soignants ainsi qu’aux services du ministère de la justice.

Ils sont tous volontaires et payés pour fabriquer des masques de protection. Les premières livraisons sont prévues en début de semaine prochaine.

L’atelier de la prison d’Arles qui habituellement fabrique les uniformes des surveillants pénitentiaires a stoppé sa production pour fabriquer des masques. Tout comme la prison de Moulin, Rennes et Val-de-Reuil qui sont également en action. Les prisons de Saint-Martin-de-Ré, Valence, Muret et Châteauroux vont se mettre à en fabriquer à partir de la semaine prochaine.

Les masques fabriqués ont été testés, ils présentent un niveau de protection suffisant selon Albin Heuman, directeur de l’agence du travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle des personnes placées sous main de justice. Ils seront envoyés aux soignants des hôpitaux de Paris et de Lyon (Rhône), ainsi qu’aux surveillants de prison, aux agents de la protection judiciaire de la jeunesse et aux services judiciaires.

À la prison de Val-de-Reuil, l’objectif est de sortir 600 masques par jour. Les masques seront en tissu, anti-projection et lavables rapporte le journal Le Parisien.


Coronavirus : les détenus de huit prisons vont fabriquer des masques
Le Parisien, 1er avril 2020

Premières livraisons prévues la semaine prochaine. Des détenus de huit établissements pénitentiaires vont fabriquer des masques afin de fournir des soignants et les différents services du ministère de la Justice, a-t-on appris mercredi.

Depuis le 18 mars, les prisons françaises sont sous cloche pour lutter contre la propagation du Covid-19 : plus de parloir ni d’intervenant extérieur pour les 70 000 détenus français. Mais certains ont repris le travail fin mars.

L’atelier de la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) ne fabrique plus d’uniforme pour l’administration pénitentiaire mais des masques. Tout comme l’établissement pénitentiaire de Moulin (Allier). Depuis lundi, le centre pénitentiaire pour femmes de Rennes (Ille-et-Vilaine), ainsi que la prison de Val-de-Reuil, dans l’Eure, se sont également mis à la confection de masques.

Les établissements de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime), Valence (Drôme), Muret (Haute-Garonne), Châteauroux (Indre), qui avaient pour la plupart déjà un atelier de confection, vont s’y mettre d’ici à la semaine prochaine.

140 détenus mobilisés

Au total 140 détenus, tous volontaires et payés, sont mobilisés, détaille Albin Heuman, directeur de l’agence du travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle des personnes placées sous main de justice.

Des tests ont conclu que ces masques présentent un niveau de protection suffisant. Ils seront envoyés aux soignants des hôpitaux de Paris et de Lyon (Rhône), ainsi qu’aux surveillants de prison, aux agents de la protection judiciaire de la jeunesse et aux services judiciaires.

Dans le centre de détention de Val-de-Reuil, « on a sorti 800 masques en trois jours et l’objectif est d’arriver à 600 par jour », avance Jean-René Ferrec, le responsable de l’atelier de confection. L’équipe devrait bientôt atteindre les quinze personnes. Ils fabriquent des masques en tissu, anti-projection, lavables.

« Un geste citoyen »

Au centre pénitentiaire pour femme de Rennes, « il y avait plus de volontaires que de postes », indique la directrice Véronique Sousset. « C’est un geste citoyen, civique. Elles participent à l’effort collectif. Elles ont le sentiment d’être utiles à la collectivité ».

« C’est une très bonne chose. J’espère qu’on va pouvoir être autosuffisants », réagit Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO-Pénitentiaire, qui a déposé un recours en référé devant le Conseil d’Etat afin de demander davantage de protection pour les surveillants (masque, gel hydroalcoolique, gants etc.). L’audience a eu lieu mercredi matin et la décision devrait être rendue dans les prochains jours.